La Fiesta de la Tradición, une fête de gauchos pour les gauchos
La Fête de la Tradition à San Antonio de Areco est l’une des principales célébrations de gauchos en Argentine : elle est l’occasion, tous les ans au mois de novembre, de célébrer la culture criolla dans toute sa splendeure.
Origines du Jour de la Tradition
En Juillet 1926 est publié le roman gauchesco Don Segundo Sombra de Ricardo Güiraldes, sortie de l’imprimerie de Don Francisco Colombo à San Antonio de Areco. De cette façon, le bourg jetait ses premières pierres fondatrices quant à sa future responsabilité de gardien des traditions.
Au cours de l’année 1939, alors que le Musée et le Parc Ricardo Güiraldes avaient déjà été inaugurés, le Jour de la Tradition est institué nationalement, à l’initiative du maire de San Antonio de Areco, Don José Antonio Güiraldes et du gouverneur de la province de Buenos Aires, le Dr Manuel Fresco. Une loi ordonne alors sa célébration à San Antonio de Areco et à Lujan. Mais c’est en 1984 que la législature provinciale ajoute un article à la loi décrétant San Antonio de Areco comme siège permanent du Día de la Tradición !
La date du 10 novembre est finalement choisie pour fêter la Tradition en Argentine, une façon de rendre hommage à l’écrivain et poète José Hernandez, le premier auteur de renom à écrire sur les gauchos. Dans son poème El gaucho Martin Fierro, celui-ci relate l’expérience et le style de vie d’un gaucho qui doit défendre les frontières de ses terres d’élevage contre les incessantes attaques indigènes.
Les débuts de la fête
L’inauguration de la première Fête du Jour de la Tradition a lieu en 1939, avec la participation des propriétaires terriens et des gauchos des alentours de San Antonio de Areco. Le Parc Criollo ne disposait pas encore des équipements et infrastructures d’aujourd’hui. Les rodéos, par exemple, se faisaient directement devant le public, voire au beau milieu de celui-ci, sans protection de barrières ni de fils barbelés. Une petite estrade en bois servait de tribune municipale pour les notables. Le défilé de gauchos n’était pas encore au programme.
L’année suivante, la fête a lieu dans la ville de La Plata, mais dès 1941, elle est de retour à San Antonio de Areco.
Les premiers défilés se déroulent autour de la place principale du bourg. Les gauchos commencent alors à exhiber leurs plus beaux chevaux et leurs riches attirails formés de pièces d’orfèvrerie, souvent en or et en argent. La tête haute et le regard fier, ils font piaffer leur monture, c’est pour eux l’occasion de montrer leur dextérité à cheval et leur élégance.
A cette époque, les asados (viandes cuites au barbecue) sont servis dans la cuisine installée dans l’ancienne salle Guerrico, en bordure de la place Arellano. C’est à ce même endroit que l’on jouait de la guitare et que l’on dansait. La nuit tombée, la fête trouvait son apogée à l’Hôtel Plaza, à l’angle des rues Don Segundo Sombra et Ruiz de Arellano.
Un classique pour tous les gauchos du pays
De nos jours, la fête continue à avoir lieu dans le centre historique de la ville, mais aussi au cœur du vaste Parc Criollo où s’affrontent les gauchos les plus vaillants lors des jineteadas; des rodéos aussi dangereux que spectaculaires !
La Fête de la Tradition est devenue une fête annuelle très populaire en Argentine et voir les différentes générations de gauchos, défiler avec allure à travers la ville, est un spectacle unique à ne rater sous aucun prétexte.
