Le dressage à l’indienne : origines et méthode
Actuellement, certains gauchos s’inspirent des techniques de dressage développées par les indiens pour recréer un lien de confiance et d’harmonie avec leur cheval.
Le cheval argentin est depuis plusieurs siècles l’outil de travail principal des gauchos, mais aussi son compagnon de vie. Actuellement, certains gauchos s’inspirent des techniques de dressage développées par les indiens pour recréer un lien de confiance et d’harmonie avec leur cheval. C’est ce que l’on appelle en Argentine la “doma india”.
Origine du cheval criollo
D’origine andalouse berbère, le cheval a été introduit sur le continent Américain par Pedro de Mendoza en 1535. Initialement plutôt de grande de taille, les chevaux argentins se sont adaptés à leur nouvel environnement et sont devenus plus petits. A travers les plaines de la Pampa ils ont rapidement proliféré pour former de vastes troupeaux jusque dans des régions plus sèches comme les provinces de La Pampa, San Luis et Rio Negro. C’est d’ailleurs dans ces dernières régions que le cheval argentin aurait acquis sa robustesse, caractéristique notoire du cheval criollo actuel.
L’Indien et son cheval
A la fin du XVIème siècle, les indiens découvrent les chevaux et vont alors imaginer leurs propres méthodes pour les apprivoiser et les dresser, sans influence étrangère. Ils démontrent alors aux Conquistadores, qui généralement les sous estiment et les traitent avec mépris, des capacités insoupçonnées pour dresser en douceur leurs chevaux.
Chose admise dans de nombreux passages de la littérature historique Argentine, les indiens vont d’ailleurs atteindre de bien meilleurs résultats de dressage que les espagnols ! C’est ainsi que s’est transformé le cheval de la Pampa: les indiens lui enseignent à galoper dans les dunes; à traverser à la nage les lacs ou les rivières; à sauter des fossés, des ravins ou des clôtures; à se coucher dans les herbes; à être dirigé avec les jambes sans utiliser de rênes; à rester un long moment immobile (debout ou couché); à être appelé par un sifflement ou un cris; à être utilisé comme tour de guet…
La méthode
La méthode du dressage à l’indienne consiste, pendant environ une année, à apprivoiser le cheval en fonction de sa nature, en évitant toute cause de peur et de douleur, et en gagnant sa confiance et sa fidélité.
Cela donne des idées claires sur la façon de traiter le cheval, et quoi, quand et comment lui enseigner de nouvelles choses pour atteindre les objectifs. Le cheval apprend par la persuasion, il ne tient qu’à nous d’étudier et comprendre son caractère, son comportement et sa psychologie afin de pouvoir lui faire réaliser, pas à pas, les exercices qui feront de ce cheval un animal doué pour n’importe quelle discipline.
Pour le dressage à l’indienne, la force n’a pas d’importance, ce qui compte est de connaître le cheval en profondeur et de savoir lui enseigner progressivement, étape par étape, ce que nous attendons de lui à l’avenir, comme nous porter, se coucher, rester immobile, etc.
« Il s’agit d’une méthode non-violente. On ne punit pas le cheval, on ne lui donne pas de coups de cravaches, on ne lui tire pas sur la bouche, on ne lui donne pas de coup d’éperons… » nous dit Flavio, un Gaucho passionné par le dressage à l’Indienne.
À San Antonio de Areco, plusieurs gauchos entraînent leurs chevaux selon les techniques du dressage à l’indienne.
